Marguerite
Suis-moi, lecteur!
C'est un des rares cas où le narrateur s’adresse directement au lecteur. Apparemment, il veut préparer le lecteur à des événements importants.
Marguerite
Le nom que Boulgakov donne à son héroïne rappelle le nom de Gretchen (le diminutif allemand de Margarete), la jeune fille ruinée par Faust dans le drame de Johann Wolfgang von Goethe (1794-1832). Dans le roman nous trouvons encore des références à Marguerite de Valois (1555-1615), l'épouse du roi français Henri IV (1553-1610), connue sous le nom de la reine Margot.
Le prototype principal du personnage de Marguerite était, sans aucun doute, Ielena Sergueïevna Chilovskaïa (1893-1970), née Niourenberg, la troisième épouse de Boulgakov. Tout comme le maître et Marguerite, Boulgakov et Chilovskaïa étaient mariés quand ils se sont rencontrés et sont tombés amoureux immédiatement. Ielena Sergueïevna était l'épouse d'Ievgueni Aleksandrovitch Chilovski (1889-1952), et elle a rencontré Boulgakov le 28 février 1929 ou le 17 mars 1929 – les sources ne sont pas unanimes -, à la maison des frères et artistes Moiseïenko au n° 10, appartement 527 du passage Bolchoï Gnezdnikovski, une petite rue près du boulevard de Tver. Dans le roman, le maître et Marguerite se sont rencontrés pour la première fois alors «qu’elle allait quitter le boulevard de Tver pour prendre une petite rue».
Elena Sergueïevna Chilovskaïa, née Niourenberg
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La propriété est encore intacte
Cette phrase était vraie en 1940, quand Boulgakov l'a écrite, mais ce n'est plus le cas. Dans le but d'identifier la maison de Marguerite, j'ai suivi l'itinéraire présenté par Boulgakov lui-même dans le chapitre 21 du roman, où il donne une description détaillée du vol de Marguerite, partant de sa maison jusqu'à la maison du Dramlit, l'immeuble où vécut Latounski. Si vous suivez cette description dans le sens inverse jusqu'à son point de départ, vous aboutissez à une maison dans la rue Taneïevoukh, maintenant appelé passage Mali Vlasevski, au numéro 10. Cette maison correspond assez bien à la description dans le roman, au moins jusqu'en 1964, quand elle a été démolie.
Boulgakov a certainement bien connu cette maison, parce que là, ou juste à côté, au numéro 9a – les sources ne sont pas unanimes – a vécu Olga Sergueïevna Bokshanskaïa (1891-1948), la soeur de sa femme Ielena Sergueïevna (1893-1970). Olga Sergueïevna y habitait avec son mari Ievgueni Vasilevitch Kalouchki (1896-1966), un acteur du théâtre d’art de Moscou MKhAT.
La maison d'à côté, passage Mali Vlasevski n° 12, qui a été construite dans le même style, a été entièrement restaurée. En janvier 2012, cette maison a été mise sur le marché. L'annonce a présenté cette maison, de manière plutôt trompeuse, comme la maison de Marguerite, et le prix demandé était de 42 millions de dollars.
La maison de Marguerite à Taneïevoukh oulitsa
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La redoutable tour Antonia
La tour Antonia était une forteresse à Jérusalem où logeait la garnison romaine de la ville et où le procurateur romain habitait normalement durant ses visites officielles. Le nom de la tour a été donné par Hérode le Grand (?75 BC-04) pour honorer le général et triumvir romain Marc Antoine (85-50 BC), qui a gouverné une partie (un tiers) de l'empire dans l'est.
Le palais des Asmonéens
La dynastie des Asmonéens ou la dynastie Hasmonéenne, menée par Simon Macchabée (?-135 BC), a gouverné sur la Judée de 140 à 34 BC. Le palais des Asmonéens était situé du côté ouest dans la Ville Haute. Du toit, le Xyste, l'on pouvait s'adresser aux gens recueillis sur l'énorme carré en-dessous.
Le palais des Asmonéens
Le trolleybus
L'histoire du trolleybus remonte au 29 avril 1882, quand Ernst Werner von Siemens (1816-1892) a présenté son Elektromote à Halensee, une banlieue de Berlin, Allemagne. Quand j'étais jeune, ce véhicule de transport en commun était encore utilisé en Belgique aussi, mais il a disparu de nos rues. À Moscou pourtant ces bus électriques qui, comme les trams, sont conduits par des câbles électriques surbroyés, sont toujours populaires. Parce qu'ils ont des pneus, ils ne doivent pas suivre les rails, et ils sont donc plus maniables que les trams.
Un trolleybus avec la maison de Boulgakov à l'arrière-plan
L’incinération est pour deux heures, dis-tu?
Comme beaucoup d'autres religions chrétiennes, l'église orthodoxe en Russie était fortement opposée à l'incinération. C'était considéré comme un «sacrilège», et un crematorium était souvent appelé «une chaire de la méchanceté».
Les bolcheviks avaient introduit l'incinération en Union soviétique comme une alternative à l'enterrement ecclésiastique. La première crémation eut lieu le 14 décembre 1920 à Leningrad. Cependant, il y a eu de nombreux problèmes techniques et le premier crématoire à Moscou n'a été ouvert qu'en 1927. Dans le but de convaincre la population et de donner un bon exemple, des représentants officiels du régime et des membres du parti, tels que Mikhaïl Berlioz, ont été incinérés.
Le Manège
Le Manège est un bâtiment près du Kremlin et du Jardin d'Aleksandr. À l'origine c'était une académie d'équitation construite après la guerre avec Napoléon Bonaparte (1769-1821). Plus tard il a été utilisé comme salle de concerts. En 1867, Hector Berlioz (1803-1869) et Nikolaï Rubinstein (1835-1881) y ont dirigé un concert pour un public de 12.000 personnes.
Abandonné après la révolution, le Manège a servi comme garage et magasin pour le Kremlin au temps de Boulgakov. Il a été complètement restitué comme espace permanent d'expositions, mais il a été détruit par un incendie le 14 mars 2004. Il a été complètement restauré à nouveau et le 18 février 2005, il a été rouvert pour le public avec l'exposition qui avait été planifiée le jour de l'incendie.
Le Manège
Lovelace
Dans le texte russe le nom Lovelace est écrit dans sa translittération cyrillique Ловеласе. Lovelace est le personnage principal du roman Clarisse, ou l'histoire d'une jeune dame écrit par Samuel Richardson (1689-1761), qui était très populaire en Russie. Clarisse est sans doute le roman le plus long dans la langue anglaise. Le volume complet de sa troisième édition, l'édition le plus abondamment révisée par Richardson, s'étend sur plus d'un million de mots.
Lovelace est un coureur de jupons qui est de plus en plus impressionné par Clarisse Harlowe, une jeune dame belle et vertueuse dont la famille est devenue très riche au cours des dernières années. Il trouve difficile de continuer à se convaincre que les femmes vraiment vertueuses n'existent pas. Sa passion croissante pour Clarisse le pousse aux dernières extrémités et finalement il la viole. Aujourd'hui Lovelace est l'équivalent de Don Juan ou Cassanova en langue russe.
Clarisse, ou l'histoire d'une jeune dame peut être téléchargé en anglais à partir du site web du Project Gutenberg en cliquant la flèche ci-dessous.
Je donnerais bien mon âme en gage au diable
De nouveau la troupe de Woland apparaît quand elle est invoquée par les pensées des Moscovites. L'appel de Marguerite est plus direct que celui de Berlioz au premier chapitre.
Vous venez m’arrêter?
La réaction de Marguerite reflète la terreur qui existait en Union soviétique: elle est disposée à être arrêtée bien qu'elle n'ait commis aucun crime.
Un très illustre étranger ... du proxénétisme dans la rue
C'était très commun pour la police secrète d'utiliser le sexe pour piéger des étrangers ou leur extorquer des secrets. Marguerite présume naturellement que c'est ça qu'on lui demande de faire.
Mon Dieu!
C'est une réaction tout à fait bizarre, étant donné les circonstances et la compagnie. Notez donc la réaction d'Azazello aux mots de Marguerite: «Ah ! je vous en prie, pas d’émotions ni de cris inutiles».
Je dois me donner à lui
Ces mots contiennent un double jeu de mots: Marguerite persiste à penser qu'elle est recrutée pour travailler pour le service secret NKVD. En même temps, dans les traditions de sorcières traditionnelles, la communion avec le diable impliquait aussi d’avoir des rapports sexuels avec lui.
Le prénom de Nioura
Selon Aliona Roudko, un fan du site web «Le Maître et Marguerite» de Rostov en Russie, le prénom de Nioura est, comme le prénom d'Annouchka, un diminutif informel du nom Anna.
Quand Woland, dans le chapitre 2, dit à Berlioz que «Annouchka a déjà renversée l'huile», il fait comprendre qu’il n’y a plus de possibilité de revenir en arrière. Sa mort est planifiée, il n'y a aucune fuite possible. Le nom Annouchka a symbolisé ce destin irréversible.
La variante de ce nom, Nioura, «grossièrement gravé dans le bois du banc» pourrait signifier que la décision de Marguerite est également finale et irréversible. Sa mort est maintenant planifiée, il n'y a aucune fuite possible pour elle non plus.
Sous-titres français
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