Il maestro e Margherita - 1972
Aleksandar Petrović
Comment est-il possible de comprimer un roman varié comme Le Maître et Marguerite dans un de film de 98 minutes? Le réalisateur Aleksandar Petrović a répondu à cette question d'une façon très pragmatique. Il a filmé une histoire assez univoque d'un auteur et dramaturge soviétique dont la pièce sur Ponce Pilate a été interdite pendant les répétitions. Mais sa maîtresse Marguerite et le démon Woland le soutiennent dans sa lutte contre les censeurs. Par conséquent le jeu est mis sur l'affiche d’un théâtre... et il est précédé par le spectacle de magie noire du professeur Woland.
Si vous avez lu le roman, cher lecteur, vous pourriez être confus. Quelques scènes ou personnages réputées du roman n'apparaissent pas dans le film. Et quelques scènes, personnages ou idées qui jouent un rôle important dans le livre, ont été réduits ou changés. Dans le film de Petrovic nous ne pouvons pas trouver une trace d'Ivan Biezdomny, et Annouchka, la femme qui a renversé l'huile de tournesol, est en même temps le chauffeur du tram qui décapite Berlioz. Les personnages punis par Woland dans ce film sont tous des adversaires directs du Maître. Ce n'est pas le barman Sokov à qui est dit qu'il mourra dans cinq mois du cancer de foie, mais le critique Lavrovitch. L'incident avec les dollars a lieu lors du spectacle de Woland au théâtre et il arrive au critique Latounski. Le spectacle dans le théâtre n'est pas présenté par George Bengalski, mais par le directeur de héâtre Rimski et dans le loge numéro 2 on ne trouve pas Simpleïarov et sa femme, mais le critique Ariman. En plus, il n'y a pas de bal de Satan, pas d'appartement numéro 50, Marguerite ne survole pas Moscou sur son balai, il n'y a pas d'intrigue biblique, pas de scène sur le mont des Moineaux, etc.
En soi, tout cela ne devrait pas être trop grave pour ceux qui n'ont pas lu le roman avant de regarder le film. Un spectateur non informé peut regarder, au moins jusqu'à la soixante-dixième minute, une histoire plutôt bien construite avec, pourtant, un dénouement assez soudain dans une fin qui n'a pas été élaborée de façon insatisfaisante.
Ceux qui ont lu le livre, pourtant, auront des moments très difficiles. Le maître du film n'est pas un débutant, mais un auteur déjà apprécié, populaire et tout à fait assuré. Ainsi, son Ponce Pilate n'est pas, comme dans le roman, son premier œuvre. Ce n'est pas un roman non plus, à propos, mais une pièce de théâtre qui est mise sur l'affiche en très bonne compagnie, parmi des pièces réputées de William Shakespeare, Gorki et Sophocle. L'histoire de Pilate n'est pas dans le film. Ainsi nous ne trouvons aucune trace d'Afranius, Mort-aux-rats, Caïphe, Matthieu Lévi ou Judas de Kerioth.
Les personnages dans le film sont, en général, à peine explorés. Surtout la blonde Marguerite, jouée par l'actrice américaine Mimsy Farmer. Elle ne joue pas vraiment mal, mais quand-même... la Marguerite rebelle avec sa personnalité ravissante du roman est devenue, dans ce film, une beauté douce et docile sans profondeur, en apportant de la couleur, mais pas de vie. Le rôle du maître est interprété par l'acteur italien Ugo Tognazi (La Cage Aux Folles, La Grande Bouffe) comme un italien chic et modieux, dont les cheveux ne sont même pas ébouriffés quand l'on essaie de le mettre dans une camisole par force. C'est vrai, il ne joue pas mal non plus, mais une identification avec le maître du roman est presque impossible. La musique du film, écrite et enregistrée par Ennio Morricone est professionnelle, évidemment, mais ne crée pas toujours l'atrmosphere auquel vous pouvez vous attendre en ayant le roman dans l'idée. Quelques notes positives: Alain Cuny (Emanuelle, Camille Claudel) est convaincant comme Woland et l'acteur Serbe Velimir 'Bata' Zivoyinovic joue un Koroviev bizarre et divertissant.
Après tout, le juron principal pour le vrai fan n'est probablement pas la blonde peroxyde Marguerite ou les scènes manquantes du livre, mais le fait que dans ce film, croyez-moi, le maître a un nom! Dans le roman il dit : «У меня нет больше фамилии. я отказался от нее. Забудем о ней» ou «Je n’ai plus de nom. J’y ai renoncé. N’en parlons donc plus». Et effectivement, nous ne le connaîtront jamais . Mais dans ce film son nom est... Hmmm... non, cher lecteur, je suis un fan du livre, je ne peux pas le mettre sur l'écran. Si vous voulez vraiment le savoir, regardez vous-même. Je veux juste dire que son nom patronymique - ou le nom de père - est Afanasievitch, comme celui de Boulgakov, et que son nom de famille est le nom du personnage principal du Roman théatral de Boulgakov.
Ennio Morricone
Ici vous pouvez écouter The Encounter, le thème central de la bande sonore de ce film, composée par Ennio Morricone.
Version serbe
En 1972, le réalisateur Aleksandar Petrović était un Yougoslave, et il a réalisé ce film originellement en langue serbe. La grande différence avec la version italienne plus célèbre n'est pas seulement la langue, mais aussi le fait que dans la version serbe il n'y a pas de musique d'Ennio Morricone. Il y a beaucoup de chansons russes que l'on peut également entendre dans la version italienne, mais seulement de manière sporadique et fragmentaire, car elles ont souvent été repoussées par la bande-sonore de Morricone. Dans la version serbe, elles sont mieux mises en valeur.
Toša Elezović - Riabinouchka
Artiste inconnu - Blagoslovi Vladiko<
Artiste inconnu - Moujchiny stradaïouchtchiïe
Piotr Lechtchenko - Rouski tango
Boulat Okoudjava - Tchornaïa Kochka
Détails techniques
Médias
DVD
Réalisateur
Aleksandar Petrović
Acteurs
Alain Cuny, Mimsy Farmer, Ugo Tognazzi
Date de sortie
1972
Temps
98 minutes
Langues
Italien/serbe
Sous-titres
Anglais
Projet Sous-titres
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