Joseph Caïphe
Contexte
Joseph Caïphe est le grand prêtre des Juifs et le président du Sanhédrin. Cette cour de justice a condamné Yeshoua Ha-Nozri à mort et la sentence doit être ratifiée par Ponce Pilate. Et c'est ce qui se passe, quatre bandits doivent être exécutées ce jour-là: Dismas, Hestas, Bar-Rabbas et ce Yeshoua.
Le Sanhédrin, dessin de 1883
En l'honneur de la grande fête de Pâque qui commence ce jour-là, un d'entre devait être remis en liberté selon la Loi et selon la coutume. «Il ne serait pas question des deux premiers». Ils avaient imaginé d’inciter le peuple à la rébellion contre César et avaient été pris les armes à la main par le pouvoir romain. Donc le procurateur a désiré savoir lequel des deux derniers le sanhédrin avait l’intention de relâcher: Bar-Rabbas, ou Ha-Nozri. Le sanhédrin demande que l’on relâche Bar-Rabbas. Pilate essaie de sauver Ha-Nozri, mais Caïphe montre comment il est capable de manipuler des négociations. Et Bar-Rabbas échappe à la mort.
Jésus et Caïphe selon Mattias Stom
Prototype
Le Sanhédrin était le conseil judiciaire juif sous l'administration romaine. Il prononçait la loi juive sous la supervision des Romains. Le Sanhédrin n'était pas directement compétent pour prononcer des condamnations à mort, sauf pour la disgrâce du temple. Par conséquent, leur sentence de mort sur Jésus de Nazareth a dû être ratifiée par le préfet romain Ponce Pilate. Le Sanhédrin était présidé par le grand prêtre.
Dans le judaïsme, le כהן גדול [kohen gadol] ou grand prêtre est le chef des כֹּהֲנִים [kohaniem], les prêtres qui assurent les services. L'historien juif Titus Flavius Iosephus (37-100) ou Flavius Josèphe, cité par Mikhaïl Berlioz dans le chapitre 1 du Maître et Marguerite, est largement considéré comme la source historique la plus fiable en ce qui concerne le grand prêtre Joseph Caïphe, aussi appelé Kaïaphas, Qajjafa ou Caïphas.
Dans son œuvre Les Antiquités judaïques, écrite entre 79 et 94, Flavius Josèphe a écrit que Caïphe a été nommé grand prêtre en l'an 18 par Valerius Gratus, le prédécesseur de Ponce Pilate comme préfet de Judée.
Après que Valerius Gratus ait nommé et révoqué trois grands prêtres différents en deux ans, Joseph Caïphe a assuré une stabilité sans précédent. On peut supposer que c'est grâce à ses liens étroits avec l'administration romaine, en particulier avec Ponce Pilate, que Caïphe a occupé le poste de grand prêtre pendant au moins dix-huit ans, ce qui était exceptionnellement long. L'inconvénient était que, lorsque Pilate est tombé en disgrâce à cause de sa violence contre les Samaritains, le sort de Caïphe a été décidé aussi: le gouverneur syrien Lucius Vitellius (5BC-51) l’a démis de ses fonctions la même année que Pilate à été rappelé à Rome.
Le palais de Caïphe, où Yehouda est allé chercher son argent dans le roman, était sur le Mont Sion. Au sommet des ruines de ce palais a été construite en 1939 l'église de L'église Saint-Pierre en Gallicante ou L'église du coq chantant. Gallicante ou Gallicantu est le mot latin pour le chant du coq. L'église porte ce nom parce que, selon les évangiles canoniques, l'apôtre Pierre aurait renié trois fois Jésus de Nazareth et le coq aurait chanté trois fois à cet endroit.
Le palais de Caïphe
Différences avec la bible
Dans les évangiles canoniques ce n'est pas Pilate, ni le sanhédrin qui a décidé qui devrait être libéré, mais le peuple de Judée, sur instigation des grands prêtres et des anciens. Matthieu 27:20 – «Les principaux sacrificateurs et les anciens persuadèrent à la foule de demander Barabbas, et de faire périr Jésus».
Dans le roman, Boulgakov fait prendre la décision par Caïphe, qui le fait dans son propre style. Mais il est prudent: il s'assure de ne pas parler à la première personne singulier tant que le destin de Yeshoua est concerné, il utilise toujours la troisième personne. Boulgakov ne blâme donc pas tout le peuple juif, mais les chefs qui ont manipulé les gens à sauver leurs privilèges. Mais Pilate prévient Caïphe: «Sache donc qu’à compter d’aujourd’hui, il n’y aura plus de paix pour toi, grand prêtre! Ni pour toi, ni pour ton peuple».
Dans les évangiles canoniques il parle ainsi au peuple: Matthieu 27:23 – «Le gouverneur dit: Mais quel mal a-t-il fait ? Et ils crièrent encore plus fort: Qu'il soit crucifié!» 27:24 – «Pilate, voyant qu'il ne gagnait rien, mais que le tumulte augmentait, prit de l'eau, se lava les mains en présence de la foule, et dit : «Je suis innocent du sang de ce juste. Cela vous regarde». 27:25 – «Et tout le peuple répondit: Que son sang retombe sur nous et sur nos enfants!»
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