4. Poursuite
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Carte cliquable
Sur ce site, vous pouvez trouver une carte cliquable sur lequel vous pouvez suivre la poursuite d'Ivan dans les rues de Moscou.
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Un tram «A»
Il y a beaucoup de lignes de tram à Moscou. Elles sont toutes numérotées, sauf celle qui est indiquée comme la ligne «A». Cette ligne, qui s'appelle «Annouchka» maintenant, a un wagon particulier qui porte le nom de Трактиръ Аннушка (Traktir Annouchka) ou Café Annouchka, et qui a été transformé en restaurant. La ligne ne longe pas Патриаршие пруды [Patriarchie Proudi] ou l’étang du Patriarche, mais suit une piste autour des Чистые пруды [Chistie Proudy] ou les Étangs propres, à 4 km à l'est.
Cliquez ici pour regarder le Café Annouchka
N°13 de cette rue, et, nécessairement, à l’appartement 47
Ivan se rend soudainement compte que le professeur doit se trouver dans la maison numéro 13 et «nécessairement» dans l'appartement n° 47. Boulgakov décrit en réalité l'appartement de ses amis Nikolaï Nikolaïevitch Liamine (1892-1941), érudit littéraire et traducteur et Natalia Abramovna Liamina-Ouchakova (1899-1990), sa femme-artiste, qui, en réalité, ont vécu au passage Savelievsky n° 12, dans l'appartemnent n° 66.
L'histoire des Liamine reviendra plus tard dans le roman, dans le songe de Nicanor Ivanovitch dans le chapitre 15.
Réchauds à pétrole
L'insuffisance d'espace pour vivre après la révolution a causé le phénomène typiquement soviétique de l'appartement communal, dans lequel plusieurs familles avaient une ou deux pièces privées et partageaient la cuisine et les toilettes. Le réchaud à pétrole, souvent indiqué comme primus, est une cuisinière portative avec un brûleur alimenté par du benzène pressurisé, il est apparu en même temps et est devenu un symbole de la vie en appartement communal. Chaque famille avait son propre réchaud à pétrole.
Le réchaud à pétrole jouera un rôle important plus tard dans le roman, quand Koroviev et Béhémoth prennent congé de Moscou.
Deux bougies nuptiales
Dans le service de mariage Orthodoxe, les jeunes mariés restent debout pendant la cérémonie en tenant des chandelles. Ce sont des grandes chandelles spéciales, souvent décorées, et elles sont généralement gardées indéfiniment après le mariage, souvent dans le coin avec l'icône de famille.
Le vaste amphithéâtre de granit
L'endroit «sur les degrés du vaste amphithéâtre de granit qui domine la boucle de la rivière», où Ivan plonge dans l'eau, est au pied de ce qui était la Cathédrale de Christ-Sauveur, qui a été dynamitée en 1931, pendant que Boulgakov était occupé à écrire Le Maître et Marguerite. Les marches de granit restants et l'amphithéâtre étaient à l'origine des fonts baptismaux à la rive, généralement connue comme le Jourdain. La cathédrale a été reconstruite.
Cliquez ici pour lire l'histoire de la cathédrale
Ayant ôté ses vêtements
La baignade incongrue d'Ivan peut être assimilée à un baptême. À partir de ce moment, Ivan n'est plus le même.
Se débarrasser des vêtements réfère à la préparation pour le rituel d'initiation dans le premier degré de la franc-maçonnerie, où le néophyte se débarrasse de son ancienne tenue, y compris de tous les métaux tels que les montres, les pièces de monnaie et les anneaux. Symboliquement, il se débarrasse de son orgueil, sa vanité, sa cupidité et de tout ce qui le lie à la matière ou au matérialisme. Cela signifie également qu'il prend distance de l'ancien homme, avec ses connaissances accumulées, ses convictions, ses préjugés et ses passions et qu'il est ouvert à une exploration fondamentale de la vie en général et sa propre vie en particulier.
L'intérêt de Boulgakov pour la franc-maçonnerie pourrait être expliqué par le fait que, en 1903, Afanasi Ivanovitch Boulgakov (1859-1907), théologien et historien de l'Église, et le père de Mikhaïl Afanasievitch, avait écrit un article sur La franc-maçonnerie moderne dans sa relation avec l'église et l'état, qui a été publié dans Les actes de l'Académie théologique de Kyïv. Boulgakov fait référence à la franc-maçonnerie à plusieurs endroits dans le roman.
Cliquez ici pour lire plus sur la franc-maçonnerie dans Le maître et Marguerite
Eugène Onéguine
Eugène Onéguine est le grand roman poétique, écrit par Aleksandre Sergueïevitch Pouchkine (1799-1837), qui a inspiré le compositeur Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893) à écrire un opéra du même nom, dont le livret a été écrit par le frère du compositeur Modeste Ilitch Tchaïkovski (1850-1916). Tatiana, mentionnée un peu plus loin, est l'héroïne de cet œuvre.
Eugène Onéguine est un symbole de la culture russe classique qu'Ivan et ses semblables professionnels rejettent. Il est invité, par cet air, à avoir pitié du héros de l'opéra, à retrouver ce qu'il a bafoué, à se réconcilier avec ses racines. La polonaise surgit de toutes les maisons à la fois – elles étaient équipées de postes de radio à programme unique. Boulgakov montre par là l'uniformisation de la culture dans la société soviétique.
Cliquez ici pour écouter la polonaise «avec des rugissements graillonneux»
Une blouse russe déchirée
Dans le texte russe Boulgakov ne parle pas d'une blouse russe. Il utilise le terme тольстовка [tolstovka]. Une tolstovka – une blouse de Tolstoï ou une chemise de Tolstoï est une chemise russe traditionnelle avec le col s'ouvrant d'un côté. Le nom original est косоворотка [kosovorotka] ou col oblique. Cette sorte de chemise a été associée à Lev Nikolaïevitch Tolstoï (1828-1910), parce qu'il aimait s'habiller en costume de paysan et faucher l’herbe dans la prairie avec ses paysans. De là donc le nom тольстовка [tolstovka]. Comme elles étaient inconnues en Occident, de telles blouses sont devenues les symboles du nationalisme russe.
Les vêtements qu'Ivan Biezdomny met au lieu de «la casquette à carreaux, la chemise de cow-boy, le pantalon blanc fripé et les espadrilles noires» qu'il portait à l'étang du Patriarche, pourrait se référer au rituel d'initiation d'un Apprenti, le premier degré de la franc-maçonnerie, où le candidat est introduit en tenue miteuse. Habituellement, il porte, comme Biezdomny, une chemise d’un blanc sale qui était à moitié ouverte. Le candidat a les yeux bandés. Dans la troisième version du Maître et Marguerite de 1933, Ivan a été temporairement aveuglé quand il a été admis à la clinique.
L'image sainte et la bougie
Lors du rituel d'initiation pour un Apprenti dans la franc-maçonnerie, le candidat porte une bougie, et la pointe d'une épée est placée dans la poitrine du candidat. Dans une version antérieure du Maître et Marguerite, l'icône de papier était attaché à la poitrine d'Ivan avec une goupille de sécurité.
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Chapitres
- Introduction
- 1 Ne parlez jamais à des inconnus
- 2 Ponce Pilate
- 3 La septième preuve
- 4 Poursuite
- 5 Ce qui s'est passé à Griboïedov
- 6 La schizophrénie, comme il a été dit
- 7 Un mauvais appartement
- 8 Duel d'un professeur et d'un poète
- 9 Les interventions de Koroviev
- 10 Des nouvelles de Yalta
- 11 Le dédoublement d'Ivan
- 12 La magie noire et ses secrets révélés
- 13 Apparition du héros
- 14 Gloire au coq!
- 15 Le songe de Nicanor Ivanovitch
- 16 Le supplice
- 17 Une journée agitée
- 18 Des visiteurs malchanceux
- 19 Marguerite
- 20 Le crème d'Azazello
- 21 Dans les airs
- 22 Aux chandelles
- 23 Un grand bal chez Satan
- 24 Réapparition du maître
- 25 Comment le procurateur tenta de sauver...
- 26 L'enterrement
- 27 La fin de l'appartement 50
- 28 Les dernières aventures de Koroviev...
- 29 Où le sort du maître et de Marguerite...
- 30 Il est temps! Il est temps!
- 31 Sur le Mont des Moineaux
- 32 Grâce et repos éternel
- Épilogue
Sous-titres français
Les films basés sur Le Maître et Marguerite sous-titrés en français, anglais, néerlandais, allemand, italien en espagnol.