Statue pour Boulgakov - épisode 302-bis
La plupart des gens pensent immédiatement au Maître et Marguerite et à Mikhail Afanasievitch Boulgakov quand le nom «étang du Patriarche» est mentionné. Pas nécessaire d'ajouter «Moscou» à cela, parce qu'ils le savent. Et ce n'est pas seulement en Russie. Par exemple, au cours du dernier mois de décembre, nous avons accueilli le 6 millionième visiteur de ce site. Nous n'avons pas fait beaucoup de bruit à cet évènement, car on s'habitue un peu au fait que l'auteur et son œ uvre sont connus dans le monde entier.
Et pourtant, lorsque vous visitez l'étang du Patriarche, vous pouvez bien sentir et goûter l'ambiance de la scène d'ouverture emblématique d'un chef d'œuvre connu dans le monde entier. Seulement... vous ne pouvez pas la voir. Bien sûr, vous remarquerez, si vous faites attention, les gens qui passent régulièrement dans les groupes des innombrables excursions Boulgakov qui sont organisées. Mais vous ne voyez aucun signe tangible de reconnaissance, dappréciation ou de respect pour l'humoriste et conteur magistral qui a brûlé cet endroit dans le cœur de millions, de la part de la ville de Moscou, ni du ministère de la Culture de la Fédération russe. La seule indication visible de notre œuvre préférée est le panneau de signalisation qui dit Запрещено разговаривать с незнакомцами ou Interdit de parler aux étrangers qui a été placé par quelques enthousiastes dans la nuit du 20 juin 2012, et que le gouvernement, nous supposons de juste honte, n'a pas osé supprimer.
Cependant, tout est prêt et toutes les décisions ont été prises pour offrir un digne abri à l'étang du Patriarche à une statue d'un Boulgakov qui médite sur un banc réalisée par Alexander Roukavichnikov. Dans le section des Nouvelles de notre site, vous pouvez déjà trouver une dizaine d'articles à ce sujet. Tout est prêt, mais la statue n'est pas encore là.
Le 8 février, un rassemblement était prévu pour une réunion au conseil du district de Presnenski, à laquelle appartient l'étang du Patriarche, et où ce sujet a été vivement débattu.
Il est fort possible que vous, comme lecteur sage, ne me croyez pas, mais l'installation a été arrêté par une étrange coalition d'un groupe de chrétiens orthodoxes et de quelques communistes locaux dans le cœur desquels Staline semble encore être vivant. L'on peut encore comprendre que les communistes n'aiment pas un écrivain qui les a toujours détestés avec une plume aiguisée. Bien que leurs objections prétendent que «les enfants peuvent grimper sur la statue et se blesser» sont ridicules quand l'on sait que la statue du fabuliste Ivan Andreïevitch Krylov (1769-1844) dans le parc est beaucoup plus grande et que tous les jours les enfants grimpent là-dessus sans être tués ou blessés. Les arguments des chrétiens orthodoxes ne sont pas moins stupides. Ils craignent qu'une fois que la statue est là, elle devienne un lieu de rassemblement pour les satanistes qui accompliront des rituels diaboliques. Il est clair qu'ils n'ont pas beaucoup compris de l'âme du roman.
Tout est prêt, mais la statue n'est pas encore là. Écoutez-moi bien, chers lecteurs, il y aura une statue de Boulgakov dans ma ville natale Louvain, en Belgique, encore avant qu'il y soit une à l'étang du Patriarche à Moscou, à la Fédération russe. Béhémoth! Einz, zwei, drei!
Voilà où la statue pourrait être installée
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